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TEMPLIERS, COMPAGNONS
 et
 FRANCS-MAÇONS

Hommes de la pierre
 et
 des âmes

Tout commence avec Hugues de Payens, chevalier probablement originaire du Comté de Champagne et connu comme étant le premier grand-maître de l’Ordre, de 1118 à 1136. Tout s’achève, du moins officiellement et en France, avec Jacques de Molay, dernier grand-maître de l’Ordre brûlé à Paris en 1314. Pour bien comprendre le rôle que les Templiers ont joué pendant presque deux siècles, nous devons nous replacer certes dans le contexte social, politique et économique de cette fin du XIe siècle, et du tout début du XIIe siècle, mais surtout dans un contexte religieux et particulièrement psychologique. L’Occident sortait de l’An Mil. Nous connaissons, de nos jours, la difficulté qui existe pour tout individu social, chaque être humain que nous sommes, de traverser le miroir qui sépare deux millénaires. La charge psychologique est intense. Elle le fût vraisemblablement aussi au millénaire précédent. L’Humanité se cherche au travers des actes commis par les hommes depuis son origine. Force est de constater que nos sociétés déraillent parce qu’individuellement nous ne parvenons pas à gérer, dans l’équilibre, toutes formes de situations confondues. C’est ainsi que l’orgueil et l’égoïsme assaillent insidieusement nos vies depuis le début des temps. Cet état de fait constitue le véritable fléau contre lequel tout homme doit diriger ses efforts s’il souhaite, quoi qu’il en soit, devenir un homme libre. Cela est vrai pour l’homme du Moyen-âge, et incontestable pour celui du XXIe siècle. Le comportement que nous adoptons le plus facilement en pareil cas, est de rendre les autres responsables de tous nos malheurs et déraillements. Il est bien plus difficile de se remettre individuellement en cause. C’est bien évidemment la faute des autres. Le résultat ne se fait pas attendre. Conscients de nous être mal comportés tout au long des siècles derniers mais aussi durant notre propre vie, un seul choix s’impose à nous : sauver notre âme. Pour se faire, partons sur les chemins de la rédemption, allons libérer le tombeau du Christ à Jérusalem !

UNE FORCE D’INTERVENTION

Et ce fut le début des Croisades. Tout un chacun voulait sauver son âme, enfin ceux qui en avaient les moyens physiques et matériels. Cela semblait être le bon et seul remède possible puisque prêché par l’Église, et nombreux furent les seigneurs occidentaux qui croyaient à cette solution en partant en croisade. Les Templiers, chevaliers pour la plupart, étaient de ceux-là. À leur début, ils étaient des hommes d’armes. Ce n’est que bien plus tard qu’ils se placèrent officiellement au service de l’Église. Mais ils n’avaient en réalité qu’un seul « patron » : le Christ. Ainsi, à leur engagement militaire s’associait la vocation de religieux : les moines-soldats. Peut-être les gendarmes actuels ? Leur rôle essentiel reconnu était la protection des pèlerins. Ainsi, le long des grandes routes de pèlerinage — la Terre sainte, Saint-Jacques-de-Compostelle, en Espagne, et Rome —, leurs commanderies accueillent ces chrétiens du Moyen-âge se rendant à des sanctuaires et autres lieux sacrés. Chaque commanderie ne devait pas être éloignée d’une autre commanderie à plus d’une demi-journée de cheval. En l’An 1200, il y en avait environ 9.000. Elles gérèrent l’ordre et la sécurité de l’Orient à l’Occident pendant près de deux siècles. Tout comme les gendarmes habitent actuellement dans les gendarmeries, les Templiers vivaient dans les commanderies et suivaient une Règle.

LES SERVIENS

 Les Templiers vivaient en communauté composée de deux servants (frater serviens) pour un chevalier. Ce terme de « servant » ne doit pas être entendu comme celui de frère mineur employé dans certaines communautés religieuses. Chaque servant occupait un rôle spécifique au sein de la communauté, rôle reconnu par les chevaliers. Ils étaient jardiniers, cuisiniers, tailleurs de pierre, menuisiers, charpentiers, forgerons, infirmiers. Le servant était un Templier à part entière.

 DES BANQUIERS

Les Templiers furent donc des militaires, des religieux, mais aussi des artisans. On leur prêta également le rôle de banquiers. Ce terme n’est pas tout à fait juste et devrait être remplacé par celui de gardiens et garant s du patrimoine chrétien, c’est-à-dire du patrimoine occidental à cette époque. Tout seigneur qui partait en croisade pouvait sécuriser ses biens en les confiant au Temple. Une lettre de change lui était alors remise. Grâce à cette dernière, celui-ci pouvait retirer les sommes d’argent dont il avait besoin tout au long de son voyage, dans l’une des commanderies rencontrées sur son chemin.

Les nombreuses donations dont les Templiers bénéficièrent, les fortunes colossales et domaines dont ils héritèrent du fait du non retour d’une multitude de seigneurs disparus aux croisades, placèrent cette communauté à la tête de la toute première fortune de l’Occident. Mais les Templiers étaient conscients que cette richesse ne leur appartenait pas, ils en étaient juste les garants. Mais en pareil cas, à qui revenait donc cet héritage ? Ils en étaient les gardiens et n’en furent jamais ni les propriétaires, ni les destinataires. Cet héritage étant forcément celui de la Chrétienté, il appartenait donc aux chrétiens, c’est à dire tout d’abord au Christ, ensuite à ses enfants, donc au peuple. C’est ainsi que les Templiers financèrent et bâtirent non seulement des églises et des cathédrales, maisons du Christ mais aussi des constructions civiles et des hospices, maisons des hommes. Ils furent donc également des architectes. Au sein de la communauté templière, les servants ne furent pas assez nombreux pour réaliser tous « ces Grands Travaux ».

COMMUNAUTE DES FRANCS-METIERS

Cette « Grande Œuvre » nécessitait beaucoup plus de mains-d’œuvre qualifiées qu’il n’y en avait au sein de la communauté templière. Les Templiers durent engager puis former d’autres servants. C’est ce qu’ils firent. Les tailleurs et sculpteurs de pierre furent les premiers concernés par cette embauche. Ces hommes dépendaient du Temple mais ne lui appartenaient pas car ils étaient, en quelque sorte, des travailleurs indépendants, des hommes libres : ils se faisaient appeler « francs-maçons ». Très rapidement, ces derniers furent rejoints par tous les autres corps de métiers indispensables au bâtiment. Les Templiers créèrent ainsi une communauté de francs métiers.

DE L’ORIENT A L’OCCIDENT

 En tout cas, le ton était donné. Le travail réalisé devait à la fois satisfaire dieu et l’homme dans des proportions égales. Le travail accompli devait donc être issu d’une parfaite alchimie entre le ciel et la terre, savamment dosée, patiemment élaborée, judicieusement harmonisée. Le compagnonnage occidental fit son apparition sous l’impulsion du Temple. En fait, les Templiers ramenèrent de leurs campagnes du Moyen-Orient, non seulement des connaissances issues d’une nouvelle civilisation, mais aussi un savoir naissant de la confrontation de deux civilisations : l’Islam et l’Occident. Le compagnonnage existait déjà à Jérusalem et en Égypte, bien avant l’arrivée des Templiers et des autres occidentaux en Terre Sainte. Le compagnonnage actuel a pris certainement naissance dans les cultures du Moyen-Orient, et ce sont les Templiers qui firent naître en Europe cette société initiatique d’apprentissage et de solidarité réunissant des artisans. Au lendemain de la mort de Jacques de Molay, les compagnons désertèrent les chantiers des cathédrales en France. Quand les abbés leur demandèrent : « mais pourquoi quittez-vous donc votre travail ? N’êtes-vous pas suffisamment payés ? N’êtes-vous pas bien traités » ? Ceux-ci répondirent : « Nous sommes des hommes libres, nous ne voulons travailler qu’en pays de liberté ». Cette première grande grève massive dura plusieurs mois et ne se fit pas sans heurt avec l’armée régulière de Philipe le Bel. Nombreux furent les compagnons qui s’exilèrent à l’étranger et, avec eux, de nombreux Templiers. On retrouve leur trace partout en Europe et même aux États-Unis. C’est vers l’Écosse qu’il faut se tourner pour trouver une probable et authentique filiation entre le Temple et la Franc-maçonnerie actuelle. À cette dernière, on donne le nom de « Franc-maçonnerie Opérative ».


L’EPISODE DE BANNOCKBURN


Une légende veut que Pierre d’Aumont, maître de la Province d’Auvergne de l’Ordre du Temple, regroupe des Templiers qui n’étaient pas emprisonnés. Ils se vêtirent en maçons et s’enfuirent vers l’Écosse pour rejoindre d’autres Templiers. Accueillis par le roi Robert 1er de Bruce, ils perpétuèrent l’Ordre du Temple. En 1314, ils assistèrent les forces écossaises composées de 40.000 hommes et commandées par Robert 1er d’Écosse face à l’armée de 60.000 hommes dirigée par le roi d’Angleterre Édouard II. L’armée anglaise fut rejetée vers la rivière Bannock et les marais voisins, et perdit près de 10 000 hommes. Le 24 juin 1314, jour de la Saint-Jean, la bataille de Bannockburn fut ainsi remportée par les Écossais, et les Templiers gagnèrent ainsi l’estime du roi Robert 1er. Ce dernier fonda pour eux l’Ordre de Saint-André du Chardon, communauté qui se déplaça à Aberdeen, puis à Kilwinning où fut fondée vers 1599 la première loge maçonnique dite Écossaise (l’existence de cette loge est mentionnée dans la seconde édition des Statuts Shaw du 28 décembre 1599).

LA VOIE DE L’EQUILIBRE

La Franc-maçonnerie Opérative, tout comme l’Ordre du Temple, prône une philosophie de vie et la met en œuvre. Elle poursuit la grande tradition de la Chevalerie. Mais contrairement au chevalier qui accomplit son œuvre en solitaire, le Templier ou le franc-maçon œuvre au sein d’une communauté qui travaille essentiellement dans l’intérêt du corps social. En opposition, à la Franc-maçonnerie Opérative, il existe une Franc-maçonnerie dite « spéculative ». Cette dernière aurait été créée en France à la fin du XVIIe ou au tout début du XVIIIe siècle : ce distinguo est d’usage. Il nous laisserait entendre qu’il existe deux communautés de francs-maçons distinctes l’une de l’autre par l’esprit si ce n’est pas physique. Qu’en est-il en réalité ? Il n’existe qu’une seule ligne de conduite possible si l’on prétend au titre de « Chevalier»: c’est la voie de l’équilibre. Le Templier, le compagnon ou le franc-maçon, doit avant tout, suivre cette règle de l’équilibre. « Chevalier indépendant » ou « Chevalier de communauté », cette règle doit encore s’appliquer. C’est pourquoi, une communauté quelle qu’elle soit, doit répondre à ces critères de l’équilibre si elle veut s’inscrire dans le droit chemin de l’esprit de la Chevalerie. L’équilibre doit bien entendu, se retrouver en tout un chacun. « Tout ce qui est au dehors est comme ce qui est au dedans, tout ce qui est en bas, est comme ce qui est en haut ». Mais au delà de la personne, l’équilibre concerne les systèmes sociaux humains, toutes formes d’associations, de corporations ou de communautés. Ces dernières doivent générer en elles, et autour d’elles, des résultats matériels ou psychiques à parts égales. Tout système qui ne travaille que dans l’intérêt de ses membres ne respecte pas les règles de l’équilibre et donc de la Chevalerie. Ces types de systèmes qui sont individualistes, soit par nature, soit devenus, se réfèrent à une problématique égocentrique. Ils créent des castes de privilégiés et de nantis qui n’œuvrent que dans l’intérêt des membres de leur communauté. Cela se réalise presque toujours au détriment du plus grand nombre, c’est-à-dire du peuple. Comme chacun d’entre nous peut le faire individuellement, ces communautés peuvent « sauver leur âme », donc revenir à l’équilibre dès qu’il y a « prise de conscience » de cet état de fait. À défaut d’une totale remise en question, elles sont vouées à la chute du fait des inégalités et donc de l’animosité qu’elles génèrent à leur encontre. Tout système humain, physique, social, écologique et informatique peut être viralisé par des agents parasites qui ont infiltré le système pour le détourner à leur avantage. C’est une forme de « vampirisation ».

LES COMPAGNONS DU NOUVEAU-MONDE

 Aujourd’hui aux États-Unis, les knights of labour (les Chevaliers du travail, c’est-à-dire les compagnons) ont survécu à travers les siècles et ont succédé aux knights templar (les Templiers). C’est ainsi que les compagnons au XXIe siècle servent encore les hommes selon la tradition de l’équilibre, « ciel terre », tout comme le faisaient les servants du Temple. Les compagnons sont-ils, eux aussi, les dignes héritiers des Templiers ?

Les Templiers vont vraisemblablement financer les grandes expéditions maritimes à la découverte « des Nouveaux Mondes », toujours en quête de renouveau et de liberté. Ils vont se mettre à l’œuvre dès que se sera éteint leur dernier espoir de survie, tout de suite après l’exécution de leur grand-maître, Jacques de Molay.
 L’Ordre du Temple était « mort » en France et quasiment en Europe, l’Ordre du Temple devait renaître de ses cendres. La question qui se posait était de savoir où et quand ?
 C’est ainsi que dans la salle des gardes de la Commanderie des Templiers à Figeac (voir n°5 de la revue Templarium), se trouve peut-être l’amorce d’une réponse : Tous les visiteurs du site, pèlerins des temps modernes, peuvent admirer trois épées templières : Elles sont datées de 1870.

Elles sont, toutes les trois, originaires des États-Unis d’Amérique. Les pommeaux sont en ivoire, croix templières et effigies de chevaliers du Moyen-âge. Les lames sont finement ciselées et représentent des scènes de la chevalerie ainsi que des combats contre les sarrasins. Les fourreaux sont en métal argenté, croix du Christ et croix pâtée templière, couronne royale, décorés aux émaux rouge, noir et bleu. Sur l’une : (JULY 26, 1870) IN HOC SIGN O VINCES, puis THE WILL OF GOD et JUSTICE-FORTITUDE-MERCY ; sur la lame est gravé « Gerbert Webert », puis THE M. C. LILLEY AND CO. COLUMBUS OHIO. Sur la deuxième épée, au fourreau plus sobre que la précédente, un chevalier Templier vaincu mourant en Terre Sainte ; sur la lame est gravé : Schuyler Hartley Graham N.Y. puis, SALEM TOWN COM du N°16 AUBURN N.Y. La troisième épée possède un pommeau en ébène noir ; sur la lame est gravé : James G. Jackson, puis THE PETTIBONE BROS MFG. C0 CINTI.O. De nos jours, que sont devenus les Templiers ? L’Ordre du Temple a-t-il survécu à sept siècles d’indifférence ? Ne portent-ils plus le costume blanc à la croix pattée ni aucun autre costume d’ailleurs ? Sont-ils regroupés au sein d’une communauté, sont-ils devenus des chevaliers errants ou bien les deux ? Peut-être qu’un simple diplôme à lui seul, ne sera pas suffisant pour conférer à tout un chacun le titre de Templier ?

REDEMPTION OU LIBERTE

Les Templiers ne se sont-ils pas trompés, comme bien d’autres seigneurs et simples croisés lorsqu’ils sont partis en croisade, « sur les chemins de la rédemption » ? C’est probablement en lui que l’homme doit parcourir son propre chemin de la rédemption ? Huit Croisades de 1099 à 1291, auront-elles été suffisantes pour que les Occidentaux sauvent leur âme ? Mais sans doute, sans ces croisades qui leur permirent de se rendre en Islam, les Templiers n’auraient jamais compris le vrai sens du mot liberté ? Les Templiers n’ont-ils vraisemblablement pris conscience de l’inutilité de leur présence en Palestine qu’après la sévère défaite de Saint-Jean d’Acre infligée par les musulmans en 1291 ? Mais, n’avaient-ils pas déjà, lors de la première croisade conduite par Godefroy de Bouillon, réalisé que la rencontre avec Dieu ne passait pas forcément par l’Église ? En Islam, les Templiers ont découverts une nouvelle philosophie de vie léguée par l’Égypte ancienne (voir le n°12 de Templarium). Les Templiers, ont-ils transmis ce précieux héritage aux Maîtres de la science symbolique, aux Alchimistes, aux Compagnons, aux Francs-maçons ? Certainement, et aussi à vous-mêmes si vous suivez l’enseignement des lois de l’équilibre.

 
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