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TOUR DU GRIFFON
 ET SYMBOLIQUE

L’intitulé « Tore del Griffol », est utilisé en 1610 par Jean-Baptiste Champeval de Vyers. Celui-ci précise « nos dates, marquent seulement que ces monuments existent à ce moment ». Le Griffon de l’Hôtel Médiéval de la Commanderie des Templiers est un vestige archéologique, découvert intact dans l’ancienne Salle du Chapitre, enfoui dans les décombres d’une ogive. Ce Griffon date probablement du XIIIe siècle. Cette datation peut être rapprochée de celle de certains éléments architecturaux du Monument Historique. C’est le cas pour les sept ogives du Niveau des Cérémonies que l’on retrouve à l’identique, par exemple à Cahors, sur la façade de l’Hôtel de Grossia édifié en 1270. La force dégagée par le Griffon et sa symbolique sont à l’origine de toutes les superstitions que la créature légendaire faisait naître dans l’Antiquité et au Moyen-Âge.

Le griffon, symbole du paganisme.


Beaucoup de bas-reliefs, de médailles, de pierres gravées représentent le Griffon. Sur divers monuments antiques, le Griffon est représenté avec la roue de la fortune en sa qualité de gardien des trésors. Les grecs lui attribuaient un singulier amour pour l’or qu’il savait découvrir et qu’il gardait contre les hommes. Par suite de la même croyance, on le supposait préposé à la garde des temples, à cause des trésors qui y étaient enfermés. Le Griffon combat les géants.

Dans la mythologie grecque, les géants sont les ennemis des Dieux de l’Olympe. Ils symbolisent le paganisme. On craignait que ces géants cherchent à enlever les trésors des temples… Ces combats devaient également symboliser la foi luttant contre l’incrédulité. Le Griffon est aussi censé nous protéger contre notre propre cupidité

Toujours pour les Grecs, le Griffon supervise également le caractère du vin. Il est alors au service du dieu Dionysos, Dieu de la vigne et du vin et de la végétation en général. Le vin est en effet assimilé au sang de la terre. Il contient le prana qui est l’énergie cosmique. Le prana revitalise l’humanité. Apollon, Dieu de la beauté et des arts chevauche un Griffon. Apollon est entouré de ses sept Muses. Le Griffon serait-il alors gardien de la créativité ?

Une créature légendaire

Le Griffon est parfois représenté comme un animal qui a le corps du lion, la tête et les ailes de l’aigle, les oreilles du cheval et au lieu d’une crinière, une crête de nageoire de poisson. Parfois son dos est garni de plumes… La représentation originelle du Griffon devait évoquer la dualité. C’est pour cette raison, que l’image symbolique et simplifiée du Griffon nous apparaît comme un animal ayant une double entité: un corps de lion, une tête et des ailes d’aigle.

Le motif du griffon, une allégorie

Les auteurs Jean Chevalier et Alain Gheerbrant nous apprennent que le Griffon est le symbole de la double nature du Christ, à la fois humaine et divine. Il évoque également la double qualité de la divinité, la force et la sagesse. Le Griffon établit le lien entre le pouvoir terrestre du lion et l’énergie céleste de l’aigle.

 

Les Juifs prétendent que le Griffon symbolise la magie pour le peuple perse, la science du magicien. Pour le prophète Zoroastre, c’est le symbole de l’unité entre le Bien et le Mal. Dans la tradition chrétienne, le Griffon a été interprété dans un sens défavorable car sa nature hybride altérait l’indépendance et la noblesse soit du lion soit de l’aigle. Il représentait plutôt la force sauvage, l’image du démon, une image synonyme de celle de Satan. L’écrivain Jean-Paul Clébert explique que le Griffon, moitié lion moitié aigle, veille sur le Trésor Hermétique et aussi sur l’urne funéraire. Au Moyen-Âge, le Griffon symbolise la science de ce qui est caché. C’est un animal de sagesse.

Il contrôle l’accès des Sciences initiatiques, des Sciences cachées. Le Griffon est le Gardien du Temple.
Le Griffon va également servir d’emblème dans la Chevalerie du Moyen-Âge. C’est ainsi que l’historien Germain Demay indique : « Sur le sceau de Jean, fils d’Humbert 1er, en 1294, un Griffon porte à son cou l’écu au dauphin. Un Griffon et un lion : Gui de Blois, en 1367; Clément Rouhaut, vicomte de Thouars, en 1378 ; Charles de Trie, comte de Dammartin, en 1394. Des appendices surmontent déjà quelques heaumes vers la fin du XIIe siècle : Jean II, comte de Dammartin, en 1361, cime d’un Griffon ; Louis, bâtard du Maine, d’un Griffon assis, en 1475 ; Waleran de Luxembourg, comte de Saint-Pol, en 1404, d’un Griffon hissant ; Philippe de Habarcq, en 1482, chambellan du roi, d’une tête de Griffon ».

Une gargouille dans l’architecture de l’Hôtel Médiéval de Figeac

Le Griffon de l’Hôtel Médiéval de Figeac en Quercy, nous rappelle que nous sommes dans un édifice qui fut jadis, un lieu initiatique, mais aussi un lieu religieux, comme en témoigne la présence du Prieur. Le Prieur sculpté au XIIIe siècle, au sommet de la Porte Capitulaire, tient les mains jointes sur sa poitrine en forme d’oméga. Il invite tous les pèlerins que nous sommes, à quitter la terrasse des cérémonies, et à pénétrer dans la Grande Chapelle. Un siècle plus tard, la Grande Chapelle, devient salle à manger mais aussi salle des festivités. C’est à cette même époque, fin du XIVe siècle, tout début du XVe siècle, que vient se rajouter « la Rôtissoire », c’est à dire, l’immense cheminée de la Grande Salle à manger de l’Hôtel Médiéval.
Sur la grande façade de l’Hôtel Médiéval de la Commanderie des Templiers à Figeac, situés à chaque extrémité du cordon de pierre qui file sous les fenêtres à meneaux du troisième niveau, les deux Griffons ne veillent-ils pas sur le trésor du Temple ?
Mais est-ce un trésor matériel, un trésor spirituel ou bien l’alchimie des deux ?
 

 
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